Bistrot Tsopelo

Patrick Boissarie écrit :
Organiser un après midi conte et musique et demander aux enfants présents, calmes, de sortir car un bébé gazouille, est tout simplement honteux. Qu'on ne se plaigne plus que la jeunesse boude nos campagnes quand on voit de telles pratiques. Dommage car les artistes avaient l'air très bon.

Réponse :
Des amis m’ont prévenue du surprenant message ci-dessus, posté il y a une semaine sur Google Map.
Nous avons décidé de ne pas être répertoriés comme commerce sur ce genre d’outils, préférant comme communication le bouche à oreille et les rencontres directes voire amicales plutôt qu’une communication purement commerciale avec avis et notes positifs ou négatifs. Donc je ne peux pas faire un vrai « reply » à ce « comment » qui est assorti d’une « mauvaise note ».

Ceci dit, je prie via ce même media les enfants de la Famille Boissarie de bien vouloir m’excuser si je les ai blessés lors du concert que nous organisions le 18 août 2024 au Bistrot Tsopelo, d’autant plus que j’ai beaucoup de respect pour leur famille qui était amie avec la mienne et que j’aurais préféré en parler directement avec l’auteur du message (qui à ma connaissance n’était pas présent ou en tout cas ne s’est pas présenté).

Pour être factuelle sur l’événement « honteux » relaté, voici les faits :
J’ai accueilli au début du concert deux jeunes femmes charmantes avec une petite fille et un bébé et je leur ai proposé de s’asseoir près de la porte au cas où le spectacle serait trop long pour les enfants.
Tout au long de la première heure de musique classique et de fables, interprétée magistralement à la note et syllabe près, et écoutée quasi religieusement, j’observais depuis ma place d’hôte les jeunes mères souriantes mais un tantinet anxieuses et semblant extrêmement préoccupées à essayer de faire taire le bébé à l’aide de nombreux « chuts » et mimiques variées. J’observais par ailleurs les visages de nombreux auditeurs voisins comme celui de la violoniste de l’opéra de Paris faire tout leur possible pour essayer de passer outre les dénommés « gazouillis ». J’ai alors pensé que je devais me lever pour aider tout le monde, spectateurs, mères, et surtout le pauvre bébé à se relaxer en allant de moi-même proposer de sortir au moins un moment.
En fait durant cette heure, j’avais cru que la mère du bébé fatigué finirait par sortir d’elle-même comme je lui avais proposé dès le départ (mais peut-être n’osait-elle pas ou bien ne se rendait-elle pas compte que ce n’était pas un spectacle comparable à d’autres spectacles musicaux que nous avions organisés expressément pour enfants et tout-petits).
Cela dit, je réitère l’expression de mes regrets auprès de la famille Boissarie si ma démarche a été vécue par eux comme une agression, ce qui me contraint à une trop longue réponse, publiée elle aussi via google interposé ! , alors que dans le cadre local de notre bistrot de « campagne » nous privilégions des relations de personne à personne.

Edith Perrier, du Bistrot Tsopelo

‌Profitant de l’occasion de ce grave débat, je déclare me désolidariser de mon épouse Edith et particulièrement, de sa scandaleuse ignorance de la chose musicale.
Bien au contraire, je souscris sans retenue au commentaire du Docteur Boissarie dont, depuis le lointain Canada où il conduit ses recherches, l’objectivité scientifique ne saurait être contestée. Ce commentaire, donc, il devait impérativement le soumettre au jugement des abonnés du réseau mondial plutôt qu’à ce qu’il ne donne lieu qu’à un trop discret échange de vues dans le cadre de la communauté de village. Je comprends ces parents indignés de voir peut-être tuée dans l’œuf l’éventuelle vocation semblant éclore chez leur progéniture qui, depuis cette campagne trop souvent oubliée, pouvait offrir au monde un nouveau Mozart ou à défaut un nouveau Stockhausen.
En effet, alors que cet enfant encore dans les langes, dont on ne peut qu’admirer la remarquable précocité, en émule fidèle d'Olivier Messiaen, cherchait à soutenir et adorner la mélodie développée par la violoniste par un discret ostinato de pizzicati de chants d'oiseaux, les points d’orgue à pleine voix nécessaires à toute saine écriture contrapuntique dont il émaillait sa partition improvisée ont été jugés intempestifs par la violoniste elle-même, une trop grande part des spectateurs ainsi, bien sûr, que la béotienne propriétaire cet établissement auquel mon nom se trouve hélas associé, au point que, dans son ignorance des règles les plus élémentaires de la composition dodécaphonique, elle a iniquement cru bon de prier la pauvre mère, sans doute éplorée, d’emmener son enfant entretenir sa vocation naissante à l’extérieur.
Guy Jalon du bistrot Tsopelo

Bravo à Edith et Guy pour ce petit bistrot si sympathique qui est un merveilleux lieu de partage et d'échange autour d'artistes ou de conférenciers. A recommander vivement !

Organiser un après midi conte et musique et demander aux enfants présents, calmes, de sortir car un bébé gazouille, est tout simplement honteux.
Qu'on ne se plaigne plus que la jeunesse boude nos campagnes quand on voit de telles pratiques.
Dommage car les artistes avaient l'air très bon.